La Ligne de Cœur – 1er septembre 2020

Cher Jean-Marc, comme cela fait quatre jours qu’il pleut à grands sauts, je ne suis pas beaucoup sortie de mon bus. J’ai tout de même pu remettre une nouvelle lettre de la gratitude à une femme à Unterterzen (Saint Gall), Judith Manhart, 54 ans, née sans reins ! Elle est dialysée depuis sa naissance trois fois par semaine. L’auteur de cette missive, Caroline Hürlimann, voulait remercier Judith pour sa force à se battre avec beaucoup de panache face à une situation presque désespérée et toujours avec le sourire. Caroline Hürlimann écrit dans sa lettre qu’elle n’a jamais entendu Judith se plaindre et qu’elle arrivait même à être un vrai rayon de soleil pour ses élèves, car Judith, enseigne à l’école secondaire de son village. Quand j’ai lu cette lettre de remerciements qui saluait son courage et sa lumière, Judith a versé quelques larmes qui m’ont joyeusement contaminées, moi aussi !

Brève halte sur le parking désert de l’hôtel intercontinental de Davos, fermé.

Ensuite j’ai pris la route pour Bad Ragaz et Davos et me voilà désormais dans un camping rigolo puisqu’il s’appelle Camping Cul ! Non, non, je n’invente rien ! Je vous dis tout de suite, je n’ai pas vu de beaux gosses dans les parages !

Ces quatre jours de pluie Jean-Marc m’ont inspirée une réflexion philosophique. Coincée par la météo, j’ai eu le temps de regarder quelques vidéos et reportages sur l’actualité. Et je dois dire que je me suis vue perdre ma joie ! C’est momentané, mais cela arrive ! Surtout quand je reçois des vidéos terrifiantes sur de ces policiers en Australie qui enlève des enfants à leurs parents parce qu’ils ne portaient pas de masques. Je me suis vue partir dans une grosse colère devant ces dérives totalitaires inimaginables. Alors je me suis dit : où sont passé tes rires et ton optimisme ? Comment garder sa joie devant ce que nous vivons aujourd’hui ? Et encore, en Suisse, nous sommes encore plus ou moins épargnés, même si l’étau se resserre tous les jours un peu plus.  Comment surmonter toutes ces divisions entre nous et cet état de confusion ? Sans tomber dans le piège de la polarité, de la condamnation et de la stigmatisation des pro et des anti-masques par exemple ? Comment fonctionner autrement qu’à partir de la peur ? Parce que la peur nous coupe de notre intelligence. Elle nous fige. Alors que la confiance et la connexion à notre intériorité, à notre âme, nous permet d’aller de l’avant, même dans la tempête.

Souvenirs de voyage de mon voyage à travers l’Europe en 2018

Pour moi, le remède à la peur, c’est être en alignement avec ses convictions et ses valeurs. C’est aussi oser la confronter et la vivre. C’est se demander le matin en se levant : qu’est-ce que je veux offrir au monde aujourd’hui ? De la peur ou de l’amour ? Si on fait le choix de la peur, c’est OK mais au moins questionnons-nous sur les causes de cette peur et tentons de nous en libérer.

Si on choisit d’offrir de l’amour au monde, il y a deux manière de le faire, me semble-t-il. La première, c’est de se détourner des médias anxiogènes et de tout ce qui se passe à l’extérieur. C’est de se replier dans son potager, auprès de sa famille aimante, se plonger dans des lectures inspirantes par exemple ou écouter de la belle musique. Le repli, c’est une bonne manière de garder son équilibre.

L’autre manière, c’est de se jeter dans la mêlée ! C’est de plonger dans la confusion, avec tout notre amour. Je veux dire par là, oser regarder la réalité en face, prendre position selon sa vérité tout en essayant de se mettre dans les chaussures des autres.

Autour de cette problématique sur le masque, je remarque quelque chose de très positif : en fait, chacun veut le bien de l’autre ! Les pro masque veulent protéger les autres êtres humains de la maladie et possiblement de la mort physique, les anti-masques veulent protéger les autres êtres humain d’un contrôle mondiale, de devenir des esclaves. Ils veulent nous protéger de la mort de l’âme, c’est à dire de la souveraineté spirituelle de l’Homme. On se bat les uns contre les autres parce que les deux camps veulent le bien de l’Humanité !

Donc, plutôt que de s’énerver, apprenons à comprendre que l’autre résiste aussi par amour. Cela nous apprend à nous détacher des réactions opposées aux nôtres. Et voilà bien un autre remède miracle : le détachement. Personnellement, j’ai retrouvé ma joie et ma paix de cette façon : étape 1, je m’affirme en prenant ouvertement position pour le respect de mes valeurs et je ne me trahis pas) ; étape 2, je reste dans un détachement tolérant quant aux réactions des autres que je cherche à comprendre, même les plus virulentes. Je ne prends rien personnellement. Il est important de s’honorer dans sa vérité intérieure et de se relier à chaque être humain, tout en comprenant la position des autres. Il faut rester unis et soudés dans une saine affirmation de nos différences. C’est ce qui fait la richesse de notre humanité, non ?

En conclusion, pourquoi ne pas tenter de traverser cette épisode douloureux de notre Histoire nationale et mondiale dans le détachement et la distanciation, non pas sociale, mais des événements et des réactions individuelles et collectives. L’intégrité, le détachement et la tolérance, sont pour moi les seuls sauf-conduits efficaces pour traverser harmonieusement la crise actuelle.

Je crois qu’en ce moment et plus que jamais, il nous est demandé de ne pas réagir aux provocations, ni aux opinions que l’on désapprouve mais d’agir dans le sens de nos valeurs et être vrai. C’est tout à fait différent. Agir pour et non pas réagir contre, à partir de nos émotions et avec impulsivité. Laissons à chacun la liberté de vivre ce qu’il a à vivre, sans stigmatisation. Nous provenons tous de la même Énergie et chacun a son rôle à jouer dans l’évolution de la conscience humaine.

Enfin, pour rester dans un état de paix, ne faisons pas dépendre notre humeur de la diversité des opinions. Ce sont les mouvements de la vie avec lesquels nous sommes invités à danser. C’est à chacun de nous, de rester dans le contrôle de nos états d’âme.  Sinon, c’est transférer nos pouvoirs à d’autres et au monde extérieur encore une fois. Je crois que nous vivons justement une époque historique qui nous invite à reprendre notre pouvoir sur notre vie et sur nos choix.  A redevenir souverains. Alors, je ne vous demande pas, cher Jean-Marc, si demain matin, à votre réveil vous allez faire le choix d’offrir de la peur ou de l’amour…;-)))

 

 

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