But de la chronique personnelle et apolitique: à travers la traversée des 26 cantons suisse, je partage ce que je vois et e que je ressens, essentiellement la beauté et la bonté qui remontent jusqu’à moi, dans la gratitude du moment présent. Mon intention est de sensibiliser mes lecteurs et les auditeurs de La ligne de coeur à l’importance de pointer sur la positivité pour nous aider d’une part, à traverser les épreuves de l’existence, d’autre part à façonner notre avenir dans la plus haute version de nous-même. Je ne prends aucun parti, sinon celui de la beauté et de la liberté.

Ligne de cœur 27 août – émission de radio – retranscription en langage parlé

Ah, Jean-Marc, depuis hier, je n’ai pas beaucoup avancé! Et je crois que je vais rester pour toujours dans le canton d’Appenzell! Il faut dire que la beauté est tellement omniprésente ici que j’avance presque au pas, pour ne rien perdre de cette parenthèse miraculeuse dans un monde un peu dérangé…

Mes yeux ne se lassent pas de balayer le paysage dans tous les sens. Partout, les maisons et les fermes sont en tavillons, avec des petites fenêtres à carreaux. Elles sont extrêmement soignées. Les forêts sont encore entretenues laissant les arbres respirer et de déployer à leur aise. Les pâturages sont soignés et fauchés au ciseau à ongles ! J’ai aussi découvert que les vaches appenzelloises sont naturellement dotées d’une grande et large ceinture blanche. Et si on veut être berger en Appenzell, mieux vaut ne pas avoir le vertige car les moutons et les vaches broutent paisiblement sur des petits bouts de terre au-dessus de falaises vertigineuses.

Autre particularité, tout le monde est très courtois ici et on se dit bonjour en voiture, même à des gens qu’on ne connait pas ! J’ai demandé à certains comment ils gardaient le sourire. Ils m’ont répondu qu’ils ne regardent plus la télévision ni n’écoutent les infos ! Voilà un bon remède à la morosité ambiante, cher Jean-Marc!

 

Et bien sûr, comme mon camping-car est illustré avec de nombreux dessins, cela m’ouvre beaucoup de portes et on vient tout le temps me saluer et se renseigner sur mon projet de partager des bonnes nouvelles.

J’ai encore visité la célèbre place de la Landsgemeinde. C’est ici que depuis des siècles, les Appenzellois votent une fois par an, par un lever de main, sur les grandes questions de politique cantonale, élisent les membres de leur gouvernement et leurs juges. C’est une institution de démocratie directe unique au monde et qu’on ne trouve plus que dans deux cantons suisses. Appenzell Rhodes-Intérieures et Glaris. Pourtant, elle avait été introduite pour la première fois dans le canton d’Uri en 1231. D’abord parce que depuis que les femmes votent, il n’y a plus de place sur les places de village et puis dans d’autres régions, il y trop de tensions régionales ou partisanes.

 

 

J’ai visité aussi le restaurant le plus célèbre du monde, une construction incroyable à flanc de rocher, avec tout autour un paysage de carte postale sur les montagnes appenzelloises : La cabane Aescher sur l’Ebenalp. C’est le moment d’aller la visiter, car il n’y a plus que des touristes suisses, merci, Covid ! Parce que jusqu’au confinement, c’était un peu comme l’Everest et sa longue file d’attente avec des alpinistes à moitié gelés qui attendent leur tour pour la photo de leur vie ! A l’auberge Aescher, avant, il fallait faire une heure de queue pour un chocolat chaud ! Tout ça à cause de l’acteur américain Ashton Kutcher, qui a mis la photo du lieu sur son mur Facebook pour ses 17 millions de followers. Ce qui a propulsé en 2014 l’ancien ermitage (eh oui, les ermites doivent se retourner dans leurs tombes) au top des cinq restaurants les plus intéressants du monde ! et il coiffe au passage un resto sous l’eau aux Maldives et un autre dans les arbres en Thaïlande. Rebelote en 2015. Le National Geographic, le magazine aux 2,5 millions d’exemplaires distribués dans 50 pays, fait de notre helvétique curiosité sa couverture en incitant ses lecteurs à ne pas mourir avant de l’avoir vu un jour.

 

Par contre, pour y arriver, il ne faut pas manquer de souffle. C’est une heure et demie de marches d’escalier ! Comme je m’arrêtais souvent, j’ai rencontré un ambulancier avec son vieux chien, lui aussi à la traîne, comme moi ! Nous avons discuté dans la montée. Il m’a dit que pendant le confinement, il n’avait pas secouru un seul cas dans sa région, autour de Soleure ! Chômage technique ! Il m’a aussi dit qu’aujourd’hui, la principale cause d’intervention depuis 6 mois, ce sont les gens qui pètent les plombs, comme une jeune femme qui avait mangé des morceaux de verre, des personnes qui s’automutilent jusqu’au sang et je vous fais grâce du reste.

 

 

 

 

Et pour finir, hier j’ai passé la nuit dans le plus bel endroit que j’ai vu de ma vie : à Ürnasch ! Vous savez, je me laisse complètement guider. Et il m’arrive de bifurquer soudainement à droite ou à gauche, pour me retrouver dans des endroits majestueux. C’est ainsi que je me suis retrouvée au somment d’une grande colline avec une vue à 360degré sur les montagnes et des pâturages où des centaines de paysans sont en train de faucher jusqu’à très tard dans la nuit.  Ce qui m’a touchée, c’est que j’ai remarqué, tout en bas, un paysan qui faisait visiblement le tournée de ses vaches et qui caressait chacune d’elles et passait plusieurs minutes avec elle, en leur parlant, leur battant affectueusement la croupe. J’aime attraper ces instants de grande humanité pris en flagrant délit et sans se savoir vu. La beauté sans bonté, c’est comme du vin éventé. Et  ici, je peux vous dire que je la vois partout cette bonté humaine. Platon disait que « La simplicité véritable allie la bonté à la beauté ». Sur les chemins d’Appenzell, j’apprends moi aussi, à devenir simple…

3ème graine de joie: Fabienne Brunner

J’ai passé la nuit à bord de Begoodee dans une ferme où j’ai été accueillie, une fois de plus, avec une grande gentillesse. J’ai rencontré un couple de jeune paysans de montagne, Fabienne et Ernst Brunner, et leurs trois enfants. Cela fait plaisir de voir que des jeunes s’intéressent encore à l’agriculture et s’impliquent pour innover et développer de nouvelles activités. Fabienne et son mari viennent de s’installer sur cette immense ferme et ses pâturages et commencent à développer la vente de produits locaux qu’ils produisent eux-mêmes. Pour l’encourager dans son nouveau projet, j’ai offert des graines d’Artemisia à la jeune femme, ce qui fait d’elle notre Troisième « graine de joie »! Elle a reçu sa petite médaille en graines d’Artemisia joliment conditionné par l’association ResSources dans l’espoir de la cultiver et de soigner beaucoup de personnes qui pourraient peut-être en avoir besoin.

 

 

 

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