En ce dernier jour de l’année, je vous invite sur les hauteurs; à monter notre existence d’un échelon, à changer de réalité, même. C’est ce petit bouquet de fleurs, encore neuf et frais, trouvé dans une poubelle le jour de Noël, qui m’a inspiré ce message. Comment était-il arrivé dans cette boîte à ordures ? Une demande en mariage qui a mal tourné ? Un amoureux qui a brutalement changé d’avis? Une fiancée pressée d’attraper son avion ? Une déco de table, dont on n’avait plus besoin ? Je me suis racontée mille histoires pour m’expliquer la fin tragique de ce petit bouquet.

Et puis, je me suis demandée si finalement, ce n’était pas un cadeau personnel ? Parce que par expérience, j’ai une seule certitude : quand on ouvre les bras à la vie, elle prend des chemins insolites pour répondre à notre amour. J’avais passé ma journée à rendre de petits services ici et là. N’était-ce donc pas la vie qui me récompensait à sa manière? J’ai donc recueilli ce joli bouquet comme un orphelin et je l’ai adopté avec tendresse sur la table mon salon.

Voilà le message du bouquet pour vous en cette fin d’année : sur un lit d’ordures, peut fleurir la vie. De la même manière, dans un climat socio-politique mondial en décomposition, nous pouvons entrevoir la timide lumière d’une porte entrouverte. En bâillonnant notre jugement sur les événements, bons ou mauvais, nous laissons place à une nouvelle aube en soi et dans le monde. Ce sont dans les interstices de l’esprit, où le mental n’a pas accès, que peut se faufiler le langage du mystère et de la joie. Dans le silence entre deux pensées, la vie s’écrit sans rature. Quand cesse en nous les commentaires assourdissants sur les développements de l’actualité, nous pouvons entrevoir le sens derrière chaque non-sens. Par exemple, plutôt que de m’insurger de la crucifixion de l’homme et de la femme sur l’autel de la transidentité sexuelle, j’observe avec une certaine hâte l’agonie d’une civilisation dépravée. Plutôt que de condamner les marchands d’injections mortifères, les faiseurs de guerre ou ceux qui nous imposent des mesures sanitaires et climatiques mensongères et liberticides, je vois plutôt l’Arboriculteur du Ciel tailler avec soin les branches de nos monstres intérieurs. Plutôt que d’avoir la nausée devant l’opportunisme et la cupidité de la “philanthropie” internationale et l’instrumentalisation des masses pour amener la paix par les bombes, je vois s’effondrer le château de cartes du pouvoir des prestidigitateurs.

Aucune humanité ne peut ressusciter sans mourir d’abord à elle-même. Aucune société renouvelée ne peut émerger sans nécessairement passer par son effondrement. La débauche morale, intellectuelle, idéologique, économique et politique que nous connaissons aujourd’hui constitue un socle inespéré pour purifier l’inconscient collectif de l’Humanité. N’en avait-elle pas cruellement besoin ? Les humains sont devenus si vides de conscience qu’ils se sont gavés de matérialisme, d’attachements à des identités illusoires, de définitions alambiquées, de concepts, d’inclusions, de blablas et de formules. Nous nous sommes laissés enchaînés aux projections, à la facilité, à la paresse intellectuelle, aux divertissements et à la peur.

Or, au lieu de nous en inquiéter, la vie nous glisse à l’oreille que ce sont peut-être là les signes réjouissants que le pendule de notre civilisation a atteint son paroxysme avant de repartir dans l’autre sens, vers des hommes et des femmes en qui la conscience universelle agit pour le bien de tous. Au niveau planétaire, les hommes de pouvoir qui piétinent nos libertés et nous assassinent à petites doses, passent clairement pour des ordures. Cependant, au niveau cosmique, il se pourrait bien qu’ils soient plutôt des vide-ordures, en nettoyant les cendres qui recouvrent la braise ardente cachée au fond de nous depuis trop longtemps. À condition bien sûr, de faire chacun notre part de ménage…

Selon les textes védiques, c’est l’âge du Kali Yuga (âge sombre), où la perte de conscience de notre nature énergétique, de la connexion à notre part divine, et au final du sentiment d’être vivant (transhumanisme) précède le retour de l’homme aligné sur les lois universelles et de la nature.

En résumé, mon bouquet de Noël jeté négligemment dans une poubelle le 24 décembre nous invite à continuer à regarder la beauté, à détourner la force et les coups de l’adversaire à notre avantage, à réécrire notre propre histoire sur les scénarios que nous ne voulons plus. Comme le disait Albert Einstein, il nous encourage aussi à « ne rien faire contre notre conscience, même si l’État nous le demande ». Et enfin, nous dit le bouquet “trouvez à chaque instant le petit trésor enfoui sous cette montagne de déchets en vous, comme dans le monde.”
C’est peut-être une tournure de l’esprit, mais elle nous ouvre les portes du paradis.

Bonne année à tous!

Isabelle Alexandrine Bourgeois
Journaliste nomade

 

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