A Florence, j’ai visité l’atelier du grand maître de peinture, Silvestro Pistolesi, une pièce sur-encombrée de 20m2, au cœur de la capitale Toscane. J’ai immédiatement été saisie d’une vive émotion, touchée par la grâce et la lumière de ses oeuvres. Jamais je n’avais rencontré un peintre si fidèle à la définition de l’artiste véritable par le maître de sagesse bulgare Omraam Mikhaël Aïvanhov : « L’artiste est celui qui a su mettre de l’ordre et de la raison dans ses pensées pour y introduire l’amour et la paix dans son cœur. Tout ce qu’il réalise est harmonieux et plein de sens. » Les œuvres de Silvestro Pistolesi vous élèvent tant il a mis de la conscience au bout de ses pinceaux. « Le principal dans un tableau, ce n’est pas la technique mais le cœur » me confie cet artiste passionnant né en 1943 à Florence. En 1961, lors d’une rencontre entre les jeunes franciscains de Montughi, il rencontra Antonio Ciccone, peintre élève de Pietro Annigoni. Pistolesi y restera dix ans, approfondissant l’utilisation de diverses techniques de peinture dont la « tempera grasse » déjà utilisée par Raphaël. En 1967 et en 1974, il réalise ses premières fresques, « La Cena » à Emmaüs et « La Vecchina » dans l’église San Michele Arcangelo de Ponte Buggianese, suivies des plus célèbres à l’Abbaye de Montecassino.

Ses techniques picturales vont de la détrempe à la gravure, des dessins aux huiles, des fresques aux sanguines. Son travail est souvent défini comme la Renaissance moderne à la limite entre le symbolisme et le réalisme magique.

Autrefois de notoriété internationale, Silvestro Pistolesi est devenu peu à peu un artiste oublié. « L’Eglise me commandaient régulièrement des fresques. Mais aujourd’hui, la peinture religieuse ou spirituelle n’a plus la cote et les mécènes ont disparu. Et puis les critères de la beauté ont tellement changé. Alors je ne vends presque plus rien» regrette-t-il.

Il ne m’en faut pas plus pour me décider à le soutenir. Je lui dit que j’ai un coup de cœur pour sa peinture mais un tout petit budget. Alors, au fond d’une armoire, il trouve mon trésor. Une petite huile sur toile représentant un pèlerin qui traverse une passerelle de bois au-dessus d’un étang, un baluchon sur l’épaule. « C’est un chercheur de vérité et de joie, un peu comme vous… », m’explique le maestro avec affection. Entre les chevalets et les palettes de couleurs, j’ai aperçu les fantômes de Rembrandt et de Léonard de Vinci. 

Isabelle A. Bourgeois

 

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