Aujourd’hui, en parcourant l’actualité, nous avons le choix: nous plaindre, nous irriter, hausser les épaules, nous cuiter, nous rendre nous-mêmes  à l’asile, nous désespérer, partir à la pêche ou bien rire de tout! Je propose la dernière option, évidemment… Même si, je dois bien l’avouer, je ris jaune! Oui, Il est possible de vivre sereinement les temps actuels, malgré l’absurde et les paradoxes. Passons d’abord sur les paradoxes et puis finissons cet article par un grand éclat de rire, dans l’esprit de Charlie Chaplin et sa célèbre déclaration « In the end, everything is a gag » (Au final, tout n’est qu’un gag).

Il n’y a pas un jour où je ne suis pas témoin d’une bouffonnade ou d’une inversion du bon sens, d’une absence totale de logique et de cohérence, relayées sans débat, ni questionnements par les médias et saluées par les autorités et le grand public. Pour faire avaler la pilule de toutes les contradictions, dont on nous arrose, on nous berce avec de superbes slogans dans l’ère du temps : pour défendre la paix en Ukraine et sous couvert de solidarité, on envoie des armes meurtrières avec grande fierté ; pour lutter contre le réchauffement climatique et freiner le rayonnement solaire, on se félicite d’ensemencer les nuages en leur injectant des particules d’ iodure d’argent, dangereuses pour la santé. Au nom des droits sexuels des enfants et la liberté de chacun de disposer de son corps dès la maternelle, on protège en fait, par la banalisation et un cadre légal, les droits des pédophiles et des prédateurs à sucettes. Au nom de la santé pour tous et de l’altruisme, on laisse les humains s’empoisonner lentement par des injections mortifères. Pour inciter à l’innovation et alléger les pénuries alimentaires, on donne carte blanche aux OGM et aux entreprises semencières qui contrôlent ainsi les marchés internationaux, ce qui place les agriculteurs dans une dépendance suicidaire et génère plus de chaos et de famine.

Pour illustrer cet envoûtement collectif et ses paradoxes, je m’arrête sur le lancement hallucinant, sous un tonnerre d’applaudissements, de la super fusée d’Elon Musk Starship qui a pourtant explosé après 3 minutes! Et les titres dithyrambiques de la presse :

« On craignait un instant que la fusée ne tombe (sur sa table orbitale), mais fort heureusement, le B7 a fait honneur à son rang en s’élançant lentement ».  « Profitez bien de ces belles images…! », commentait avec joie et fébrilité un présentateur sur YouTube.  Même en anglais, nous ne sommes pas épargnés par une lecture extatique de l’événement : « Starship gave us quite a show during today’s first flight test!” Quant à BFM TV: « Un dénouement que n’espérait pas la société américaine, mais qui n’éclipse pas l’exploit spatial accompli» ! « C’est un message de félicitations qu’a adressé Elon Musk aux équipes de SpaceX». Et le meilleur pour la fin : “Le décollage s’est bien passé, malgré quelques moteurs qui ne se sont pas allumés“… Sans blague !

La joyeuse hystérie autour de la personnalité d’Elon Musk se répand comme une traînée de poudre. Parce que c’est SpaceX, le flop est une victoire ! Pour moi, une fusée qui explose, c’est une fusée qui explose. Point barre.

Parce que c’est Elon Musk, c’est forcément génial et qu’importe les milliards qui partent en fumée et la pollution générée par une telle mission. Il suffit de discuter avec le propriétaire d’une Tesla pour observer qu’il se sent visionnaire, ou/et génial ou/et écologique. Il ne se demande pas si, avec la batterie dont son véhicule a besoin pour rouler, il contribue à l’esclavage des enfants par l’extraction du lithium et du cobalt dans des mines en Afrique et à l’épuisement des ressources naturelles. Avec grande intelligence, l’homme d’affaires joue avec le monde imaginaire du héros « Iron Man », à qui on le compare volontiers.  Mais son tour de maître fut bien celui de s’approprier de l’image de l’inventeur de génie Nicola Tesla, en baptisant du même nom sa voiture électrique. Si Elon Musk est un prestidigitateur extraordinaire, c’est parce que le « terrain » le permet. En étant de moins en moins enracinés dans la terre et la vie réelle et de plus en plus happé dans l’éther et les projections, nous donnons les pleins pouvoirs à nos perceptions et à ceux qui tirent les ficelles.

Du PARADOXE au PARADIS
Au fond, c’est comme si la PERCEPTION avait pris le dessus sur le RÉEL. Une fusée explose, mais on applaudit l’idée qu’on se fait du rêve spatial. On mutile des enfants et de jeunes adolescents, mais on applaudit l’idée qu’on se fait de la transition de genres et des droits accordé à chacun. On asservit les agriculteurs par le monopole des semences, mais on applaudit l’idée de la fin de la faim. On encense les dernières technologies engendrant des crimes et des enjeux géostratégiques liés à l’épuisement des ressources naturelles et on applaudit l’idée de protéger l’environnement en interdisant les véhicules à moteur thermique, sous prétexte qu’ils libèrent du CO2.  Au passage, j’ouvre une parenthèse : le dioxyde de carbone ne constitue que 0,04% de notre atmosphère et participe activement à la respiration des êtres vivants et à la photosynthèse des plantes. L’être vivant transforme l’oxygène en CO2, tandis que les plantes transforment le CO2 en oxygène. Bref, on veut nous faire arrêter de respirer. Je ferme la parenthèse.

La perception immédiate règne en maître sur la vie réelle, les faits et le concret. Vous avez vu une fusée qui explose, vous ? Ben, non, voyons, c’était juste une fusée qui a réussi son décollage !

Nous sommes éblouis par des tours de prestidigitations qui définissent l’avenir du monde en maitrisant parfaitement nos sens. Cet envoûtement de masse par de savantes techniques de communication fait plier nos cœurs emphatiques à grands renforts de slogans humanistes positifs. Les technologies de pointe prennent le contrôle sur nos esprits : par le divertissement et le détournement de notre attention sur des événements à haute charge émotionnelle, que cela soit par le rêve (Musk) ou par la guerre (Ukraine). Ainsi par notre entremise, les élites veulent créer un monde qui n’est pas le nôtre, mais qui assurerait leur vie éternelle. Et c’est en continuant à donner tout le pouvoir à nos perceptions, dans le déni des faits et de la réalité concrète, que ce faisant, nous prenons en otage la beauté de la Création et notre propre potentiel à créer de la Beauté.

Pas de panique ! Il n’y a rien de dramatique dans ce que je vous partage ! Parce que malgré le grand cirque dont nous sommes témoins, nous pouvons rester maître à bord, confiants et sereins : en ne nous laissant pas piller notre énergie et notre connexion personnelle et singulière à l’esprit divin. En ne nous laissant pas piéger par le grand jeu des perceptions qui, par la mise sous tutelle de notre pouvoir de création, engendrerait un futur qui déclarerait la guerre à l’Homme et à l’intelligence de vie.

Quelle est cette boussole qui, dans un univers toujours plus artificiel, pointe sur la vie simplement réelle ? Quel est l’indice qui nous permet de rester relié au Vivant  et de protéger notre précieuse énergie?

À la seconde où je vous écris ces mots, me vient cette réponse, comme un souffle qui traverse mon bureau. Elle vient du célèbre livre « Dialogue avec l’ange » de Gitta Mallasz, dans lequel l’ange dit :

« L’INDICE EST LA JOIE.
Je ne peux pas dire mieux, c’est un indice sûr.
UNE SEULE PLACE OÙ TROUVER LA JOIE :
AU-DELÀ DE LA PERSONNE. »

C’est au-delà de nos personnalités, de nos projections et de notre imagination, que se trouve la Terre Promise. En cessant de donner de la valeur aux événements, qu’ils soient bons ou mauvais, ils n’ont plus d’emprise sur nous. En stoppant le commentaire, nous réapprenons à respirer dans le silence de notre coeur. Le monde devient transparent et notre âme aussi. La seule jauge valable, c’est celle qui nous fait joyeusement vibrer dans la relation à soi et à l’autre à chaque instant.

Afin de ne pas nous laisser hacker par les illusions, je propose de rester relié à la Vérité en soi. Je veux parler de ces instants de rencontres parfaits entre l’esprit et la matière, dépouillés de toute projection psychologique et conditionnement. C’est un sourire aperçu dans le métro, le chant des oiseaux à l’aube, les petites bottes d’un enfant qui s’agitent dans une flaque d’eau, un chien qui bat de la queue à notre retour, une étreinte amoureuse, et surtout, surtout, la volonté de comprendre au-delà des formes et des images. De s’en amuser, comme un bras d’honneur fait aux concepteurs de ce train-fantôme collectif. Surtout, ne pas se laisser distraire, et apprendre plutôt à regarder à travers. À persévérer. Dans le langage des oiseaux, il est dit « percez et vous verrez »…

Je n’oublierai jamais cette anecdote : le 11 septembre 2001, j’étais en vacances en Bretagne et je regardais la télévision dans un hôtel, en compagnie d’une amie de 80 ans. Alors qu’à l’écran, on voyait les tours s’effondrer au milieu des hurlements et des fumées noires, mon amie tournait le dos au poste de télévision et grattait une petite tache de gras sur le cuir de l’une de ses pantoufles. À mon plus grand étonnement, je lui disais « Mais Malou, comment peux-tu ignorer ce qui se passe à la télévision ? C’est dramatique ! » Et elle m’a répondu : « Oh, tu sais, ce qui est important pour moi en ce moment, c’est cette agaçante petite tache, ici et maintenant, avec toi, dans ce salon. » Sur le moment, je n’avais pas très bien compris sa remarque. Avec les années, j’ai réalisé que son attitude trahissait une profonde sagesse.

Au fond, Marilou ne s’était pas laissée emporter par l’émotion qui passait par l’écran et restait chevillée au moment présent.

« L’homme qui est dans la conscience n’est pas intéressé à supporter intellectuellement et émotivement l’homme qui ne l’est pas », écrivait le bien-aimé philosophe Bernard de Montréal.

Oui, je crois que celui qui est heureux de sentir son cœur battre à chaque instant et avec gratitude, indépendamment des événements autour de lui, est le roi du monde. Dans cet état de sérénité profonde, ce n’est pas l’homme qui tourne autour du temple, mais le temple qui tourne autour de l’Homme.

Isabelle A. Bourgeois, journaliste nomade

 

 

 

 

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