Il y a des journées qui vous rendent particulièrement heureux! Qui vous réservent un enchaînement de surprises que l’on aurait jamais imaginées au saut du lit!

J’ai quitté Madrid à midi après 5 jours de folie avec tous les organisateurs de la future seconde Marche Mondiale pour la Paix et la Non-Violence en 2019.

J’ai décidé de faire escale à Tolède pour me reposer un peu parce que je suis particulièrement fatiguée. Depuis bientôt 11 mois, je suis tellement portée et passionnée par mon aventure que je n’ai pas réussi à prendre un jour  “de congé”! Voilà bien le bienveillant “piège” dans lequel il faut faire attention à ne pas tomber: avoir tant de plaisir dans son travail (bénévole) que l’on arrive plus à poser de limites et à se mettre en “pause” juste pour laisser le temps au corps de souffler un peu… Habituellement, on a besoin de prendre des vacances pour offrir une “rupture salutaire” avec la routine astreignante de notre travail! Ce qui n’est évidemment pas le cas avec Joy for the Planet!

Alors je me suis dit que j’allais juste visiter une ville, comme ça, sans reportage, sans interview, sans prendre de photos ni filmer. Juste une journée pour moi, déconnectée des réseaux sociaux et de mon ordinateur… Et bien cela n’a pas duré très longtemps! Ha! ha!

Une rencontre inespérée

En montant les grands escaliers qui conduisent à cette ville extraordinaires, un couple me demande un renseignement, précisément “où sont les escalators” qui mènent au sommet de la ville. Nous continuons à converser chaleureusement sur les escaliers jusqu’à ce que nous finissions par nous présenter. “Comment?? Tu es Isabelle Bourgeois? Isabelle Bourgeois, du Kosovo? Tu te souviens de moi? je suis Javier! Javier Morera!! On s’est rencontré plusieurs fois au Kosovo! Tu travaillais avec le CICR et moi avec l’UNMIC! C’était en 1999! Il y a 19 ans! ” Là, les circuits dans mon cerveau se sont aussitôt connectés et j’ai reconnu Javier qui m’est tombée dans les bras et vice-versa! Incroyable!

Presque 20 ans plus tôt, nous avions travaillé ensemble dans cette province qui sortait à peine de la guerre. Javier m’a présentée son amie qui travaille aussi dans l’humanitaire. Et, cerise sur le gâteau, j’apprends que Javier a travaillé 3 ans en Colombie et qu’il connaissait très bien Antonio Navarro, le fameux gouverneur de la province de Narinio qui a accueilli la Marche Mondiale en 2009 et ancien guérilleros, preneur d’otage de mon père! Je venais justement de quitter Madrid où j’avais témoigné à ce sujet. Quel vertige! Toutes ces connexions, ces rencontres fortuites et ces chevauchements d’histoires personnelles sont parfois troublantes. A se demander si nous ne vivons pas dans un mille-feuilles multi-dimensionnel plutôt que sur une Terre ronde dans un seul espace-temps…

Ici, à Tolède, j’ai l’impression de connaître cette ville, de m’y sentir à la maison… Normal,Tolède a été la capitale de l’Espagne jusqu’en 1563 et elle est connue comme la ville des trois cultures ou encore la “Jérusalem de l’Ouest” pour avoir vu cohabiter en paix juifs, chrétiens et musulmans pendant plusieurs siècles. Tous ces lieux de cohabitation multi-culturelle me touchent profondément car ils répondent à mon besoin d’unité, de paix, d’inspiration mutuelle et de fraternité.

Javier m’a fait découvrir les spécialités de Tolède et nous avons résumé longuement notre passé respectif, émerveillés par la magie de l’orchestration de nos vies et de ces rencontres synchroniques. Ils sont encore venus visiter Begoodee qu’ils ont adoré!

Mon premier flashmob!

Et pour clôturer cette journée étonnante, où j’ai en plus été gâtée par des habitants de la ville qui m’ont offert des friandises au massepain fabuleuses, j’ai écouté au bas d’un escalator, un musicien de rue, joueur d’harmonica, dont le talent m’a impressionnée. Je l’ai longuement observé avant de lui demander s’il voulait bien jouer une chanson pour Joy for the Planet. Ce qu’il a accepté avec joie! En le filmant, j’ai été prise par une furieuse envie de danser! J’ai demandé à un passant de prendre ma caméra et je suis montée en trombe par l’escalator de droite pour redescendre joyeusement en dansant par l’escalator de gauche!

Cela donné l’envie à des passants de venir me rejoindre dans la danse mais, malheureusement, le morceau de musique s’est arrêté au même moment! Frustrations et rires en même temps… Ainsi va la vie, entre ombre et lumière….

Voici ce petit moment immortalisé et quelques photos de cette ville fascinante!

 

C’est précisément sur cet escalier que j’ai revu Javier Morera après 19 ans !

Javier avec sa très bonne amie Lydia

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